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Frère Ambroise (Pierre) Negrel
est entré dans la paix de Dieu le jeudi 20 décembre 2018 à Nantes
dans sa 97ème année, après 68 ans de vie religieuse et 56 années de sacerdoce.
Homélie de Frère Didier Brionne
lors de la célébration de la Pâque de Frère Ambroise à Nantes, le 26 décembre 2018
en la fête de Saint Étienne
Frère Ambroise, à moins que ce ne soit le Seigneur lui-même, nous fait, aujourd'hui, un clin d'œil que j'ose dire théologique, car il nous dit quelque chose de l'attachement de Dieu à chacun de nous, et de notre attachement à la Parole de Dieu. Quitter cette terre quelques jours avant de célébrer la Parole de Dieu faite chair, la fête de Noël que Saint François d'Assise affectionnait tant, voilà qui pourrait mettre mal à l'aise. Il est vrai que l'ambiance est un peu cassée : comment avoir le cœur à la fête et vivre le décès d'un proche, d'un frère, même avec une foi à déplacer les montagnes ? Et pourtant, dans cet évènement Dieu nous parle.
Aussi fallait-il choisir des textes pour dire adieu à notre frère, pour le confier à l'amour et à la miséricorde du Seigneur que nous savons immense et généreuse ? J'aurais pu retenir la parole de Marie proposée à l'Église le jour de ton décès "Voici la servante du Seigneur. Que tout m'advienne selon ta parole". Parole de confiance par excellence, parole d'offrande et de don que tout croyant est invité à vivre jusqu'au bout de son pèlerinage, plus particulièrement tout frère de Saint François.
J'ai retenu ceux d'aujourd'hui, le lendemain de la fête de la nativité de notre Seigneur. Car c'est aujourd'hui et maintenant, dans le temps liturgique de la communauté chrétienne, que le Seigneur nous parle. Laissons-nous interpeller par cette parole d'abandon au Très-haut, dans les Actes des apôtres, qu'exprime Saint Étienne, premier martyr de l'Église, peu après la résurrection du Christ, premier témoin qui donne sa vie. Cette parole, reprenant celle du Christ sur la croix, "Seigneur Jésus, reçois son esprit" invite chacun de nous, selon son charisme, sa sensibilité, sa vocation, à porter ce témoignage de la présence du Christ.
Certes, les circonstances du décès de notre frère sont bien autres que celles de tant de martyrs d'hier ou d'aujourd'hui. La maladie aura pris son temps, une manière de témoigner, une manière pour l'entourage, les frères et les soignants, d'être signe de la fragilité et de la ténacité de la vie qui nous dépasse. Merci à chacun de vous pour votre présence à ses côtés, à nos côtés. Là se vit la fraternité auprès des frères malades.
N'est-ce pas dans la foi en l'Incarnation et la Résurrection du Christ que nous célébrons l'entrée de Frère Ambroise dans la contemplation éternelle de Celui qu'il a aimé, servi et contemplé toute sa vie, en particulier pendant ses nombreuses années passées à l'ermitage de la Cordelle, à Vézelay ?
Dans le retrait de cet ermitage, au rythme de la règle de vie donnée par François d'Assise à ceux qui se sentent appelés à cette vie contemplative, il s'est inscrit dans la longue tradition contemplative de l'Ordre. Il y a médité quotidiennement la Parole de Dieu. Il y a rencontré et accompagné visiteurs et pèlerins de passage, les accueillant et les encourageant sur leur chemin de vie. À la suite des tout premiers frères arrivés là voici plus de 800 ans, il put, en son temps, témoigner de la présence de Dieu à nos vies : présence discrète et qui se laisse entrevoir à qui veut bien y être attentif, à qui veut bien faire une pause, happés que nous sommes par tant d'autres appels ou situations toutes d'extrême urgence. Des frères poursuivent aujourd'hui cette présence fraternelle, à l'ombre de Marie-Madeleine.
Maintenant, comme le dit le passage des Actes des apôtres entendu, puisses-tu, frère Ambroise, dire : "Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu". Car nous le croyons, la plénitude de notre vie s'accomplit dans cette vision de la gloire de Dieu, déjà manifestée à Noël par le chant des anges qui résonne encore pendant ce temps liturgique. Aussi, pour toi, et avec toi frère Ambroise, nous redisons cette prière d'Étienne au moment de sa mort : "Seigneur Jésus, reçois son esprit". Amen.
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