La Fraternité de Nantes
Un musicien de Dieu
Un aumônier d'hôpital
Homélies
Frères qui écrivent
Ils ont vécu à Nantes
Frère Gwenolé Jeusset
Ils nous ont quittés
Chronique des Frères
Evènements
Détente de la vie quotidienne
...Nantaise
Les Frères mineurs
Les Sœurs Franciscaines Missionnaires de Marie
Les Sœurs Franciscaines Oblates du Sacré-Cœur
Les Sœurs Franciscaines de la Présentation de Marie
Les Sœurs de Saint-François d'Assise
Les Laïcs de la FFS
10429411 visiteurs
201 visiteurs en ligne
1872 - Fondation de Saint-Nazaire
" Dès qu'il fut Provincial, Bénigne de Janville prit contact, en 1872, avec Mgr Fournier, évêque de Nantes, qu'il savait bien disposé pour une fondation franciscaine. L'évêque donna son accord, mais pas à Nantes, comme l'aurait souhaité le Provincial ! Non. L'évêque avait donné sa promesse pour Nantes aux Capucins (qui allaient d'ailleurs s'y établir en 1874). A défaut de Nantes, l'évêque proposait Saint-Nazaire. Va pour Saint-Nazaire ! Bénigne de Janville, Alexis Prou et deux autres frères partirent pour Saint-Nazaire. Ils furent accueillis et aidés par le comte et la comtesse de Pimodan. Des personnages marquants dans la famille franciscaine. Ils contribuèrent également aux fondations des Clarisses à Nantes et à Rennes. Les Franciscains s'installèrent provisoirement dans une maison à proximité du terrain destiné au couvent. En juillet 1872, l'abbé Pergeline, vicaire général de l'évêque de Nantes, bénissait l'oratoire devant une assemblée nombreuse. Bénigne de Janville laissa sur place Raymond des Tourettes comme premier Gardien du couvent. Celui-ci fut terminé en 1875.
Il y eut préoccupation, très tôt, d'assurer la relève, de transmettre le charisme franciscain aux jeunes générations. Conformément aux voeux du Ministre Général, Bénigne de Janville ouvrit à Caen, en novembre 1873, un collège "séraphique" pour former de futurs Franciscains. A sa tête, le Provincial mit Léonard Desmazures, originaire d'Argentan (Orne). Nous retrouverons celui-ci successeur de Bénigne de Janville à la tête de la Province Saint-Denis. Plus tard, des jeunes allaient progressivement arriver au collège nouvellement fondé : les deux premiers "séraphiques" furent admis à la vêture en 1875.
On constate que de nombreuses vocations franciscaines sont nées, dans les débuts, parmi le clergé diocésain. Notamment du diocèse de Nantes. Mais relevons le succès des missions paroissiales : un grand nombre de jeunes allaient entrer chez les Franciscains après avoir rencontré, entendu, des prédicateurs franciscains. Comme cette mission paroissiale aux Sorinières, diocèse de Nantes, prêchée par deux Franciscains. Nous avons déjà rencontré l'un d'eux : Alexis Prou. Cette mission porta du fruit, décidant de la vocation franciscaine du curé des Sorinières lui-même, l'abbé Planté, qui prit le nom de Bonaventure lors de son entrée au noviciat de Caen...
Il n'y avait pas que les Franciscains à fonder de nouvelles maisons. Les Capucins créaient également (par exemple, à Nantes en 1874). Les Clarisses,... créaient également des monastères : Alençon, Nantes en 1859, Rennes en 1885, etc., tandis que de nombreuses congrégations de Soeurs franciscaines naissaient et se développaient rapidement dans l'Ouest.
Sous l'influence des Franciscains, on assista au développement du Tiers-Ordre. Les frères apportèrent également leur aide à la fondation et à l'essor des Congrégations féminines affiliées à l'Ordre...
(Frères du large. Histoire de la province franciscaine Saint-Denis, 1889-1996, par le Fr. Jean-Louis Paumier, ofm. Pro manuscripto. PP 12-13.)
1880 - Décrets d'expulsion
C'est vers dix heures du matin [3 novembre] que l'iniquité fut consommée à Saint-Nazaire, au moment où le tribunal assistait à la messe du Saint-Esprit. Deux brigades de gendarmerie se montrent d'abord autour du couvent dont la cloche se met aussitôt en branle.
M. Gouaille, Commissaire de police, accompagné du Brigadier des garde-champêtres et de dix Sergents de ville se présente au portail extérieur tout en fonte qu'il fait enfoncer après sommation. Après une demi-heure, n'arrivant à aucun résultat sérieux, les assaillants s'attaquent à la serrure, parviennent à ouvrir et se trouvent alors dans une cour. Une seconde porte est enfoncée ; M. Le Commissaire se trouve en face du R. P. Bonaventure, supérieur, auquel il notifie l'arrêté préfectoral. Pendant toute l'opération on a remarqué la répugnance du Commissaire pour cette besogne qu'il a qualifiée lui-même de "désagréable". A un moment le Père supérieur faisant appel à la conscience du Commissaire, celui-ci répéta ce mot en poussant un soupir ; et dans la cellule du P. Alexis il dit à ce Religieux : "O, mon cher Père, nous avons là une oeuvre bien pénible à remplir". Avant d'arriver dans la clôture, quatre portes ont dû être enfoncées. Alors M. Gouaille s'est aperçu que les Religieux n'étaient pas seuls ; le barreau entier de Saint-Nazaire l'attendait dans les dortoirs. La cellule du Frère Dominique est la première visitée. Le médecin déclare que ce Religieux souffre des jambes et ne peut marcher ; on le laisse au couvent. Puis vient le tour de trois autres cellules, dont les portes sont enfoncées à coup de hache : deux Pères sont autorisés à rester, comme propriétaires, et un Frère en qualité de domestique. Les amis des Pères, sommés alors de s'en aller ont refusé de sortir ; on les a laissés.
Le Commissaire va ensuite apposer les scellés sur la chapelle, mais auparavant il invite lui-même les chers Pères à retirer de l'église tout ce qu'ils désirent enlever. Alors le Saint-sacrement est retiré du tabernacle et transporté à la sacristie au milieu des chants du Miserere et du Parce Domine. Pendant l'exécution, la foule qui était au dehors montrait toute sa sympathie pour les Pères. C'est surtout lorsque les proscrits ont franchi le seuil du couvent que les cris de : "Vive la liberté ! Vivent les Pères ! ont redoublé. Ainsi se termina cette triste besogne.
(Les Franciscains et l'exécution des décrets du 29 mars 1880. Paris, Tolra, 1881. pp. 141-142)
Confessions
Récollections et pèlerinages franciscains